samedi 31 mars 2012

Jour de Shabbat


Samedi est le Shabbat adventiste : c’est l’équivalent d’un dimanche pour le reste des chrétiens, où ils vont à l’église, etc. Tessa et moi avons évité l’église pour cette fois-ci même si je pense qu’on ira au moins une fois pour voir de quoi il en retourne. On est donc restées à la maison et on a regardé un film en attendant que tout le monde revienne de l’église. C’était journée détente, pas de rendez-vous à l’hôpital et notre téléphone n’a pas sonné pour nous appeler à un accouchement (même si on a découvert le lendemain que des jumeaux étaient nés par le siège… loupé !). On est allées se promener vers les 4h dans les alentours de Gimbie (et je pense qu’on a enfin pris un peu de couleurs !). Gimbie est entourée de colline à la terre rouge qui deviennent vertes à la saison des pluies, quand le tef a été planté. Le tef est une céréale typiquement éthiopienne qui est la base de l’injera, une galette aérée un peu aigre à la base de quasiment tout les repas éthiopiens.
Sur le chemin du retour, des enfants ont couru à notre rencontre en criant le traditionnel « You, you , you ! Faranji, faranji ! » (Faranji veut dire « étranger » en Oromifa). L’un des enfants avait un oiseau mort attaché à une ficelle qu’il faisait tourner au plus grand bonheur de ses camarades.

Ils sont tellement contents quand ils voient notre appareil photo et insistent pour être pris en photo. Il faut dire qu’ils sont de très jolis modèles aussi.
Nous avons aussi rencontré un vieil homme qui avait l’air d’avoir vécu le Déluge qui avait un visage tellement… National Geographic !

Notre journée s’est terminée par une séance « cinéma » à la maison des garçons (Austin, Tyler et Alex), avec un projecteur et tout ! Quel luxe !!

vendredi 30 mars 2012

Dr Tadesse, l'hôpital public et un accouchement normal



Tous les jours, nous rencontrons des nouvelles personnes intéressantes qui nous invitent à travailler avec eux. Aujourd’hui, nous avons rencontré Dr Tadesse, l’obstéricien de l’hôpital public de Gimbie, financé par le gouvernement. C’est un jeune gars, environ du même âge que Dr Wasihun, il parle très bien anglais et on a eu une bonne conversation autour d’un verre avec les deux docteurs à propos des moyens (limités) dont ils disposent dans leurs hôpitaux respectifs. L’équipement de l’hôpital public est meilleur car l’hôpital est plus récent (deux ou trois ans). Dr Tadesse nous a emmenées visiter son hôpital, il est pas très loin du nôtre, mais le nôtre est sur la route principale de Gimbie (goudronnée). L’hôpital public est au bout d’une longue route en terre battue très très abimée, le transport en ambulance jusqu’à là-bas devrait suffire à achever la victime, non pas qu’il y ait vraiment des ambulances pour transporter les patients de toutes façons !
Dr Tadesse nous a fièrement montré son nouvel appareil à échographies, sa salle d’opération digne d’un hôpital européen (si ce n’est pour l’état alarmant des sols et de l’équipement couverts de crasse) et sa salle d’accouchement avec « la salle de réa » pour nouveau-né, avec une autoclave (une machine à stériliser les instruments) qui sert aussi de chauffage pour les jours où il fait froid… De manière générale, l’équipement a l’air plus récent qu’à notre hôpital mais la route pour y accéder a de quoi décourager n’importe quelle femme en travail, et le niveau des employés y est apparemment moins élevé. L’hôpital de choix à Gimbie reste l’hôpital adventiste.
Le pauvre jeune docteur vit avec les six autres docteurs dans des petits studios, style corons des années 50 dans le Nord, à coté de l’hôpital, coincés au bout de cette horrible route. Son rêve est de retourner à Addis, où il a fait ses études. Il a été nommé pour travailler dans cet hôpital pour un minimum de 2 ans. C’est impressionnant parce que malgré le manque d’équipement, leur connaissance de l’obstétrique à l’air aussi, sinon plus, à la page que les docteurs qu’on a à Edimbourg. Ils ont tout les deux beaucoup plus d’expérience de cas compliqués que nos docs ne verront probablement jamais dans leur carrière.

Nous avons aussi eu l’opportunité de voir notre premier accouchement normal en Ethiopie ! C’était assez similaire à ce qu’on peut voir en Ecosse : le processus est le même, Ethiopienne, Française ou Britannique, il faut pousser le bébé. Bien sûr la table d’accouchement s’apparentait plus à une table de torture et l'intimité est un concept inconnu avec les deux tables côte à côte dans la salle d’accouchement. Notre dame a eu de la chance : elle était seule en travail à ce moment là.
On l’avait rencontré le matin, à 3cm, ses contractions n’étaient alors ni fréquentes, ni régulières mais c’était son quatrième bébé donc tout pouvait arriver très vite. A 11h30, elle était à 5cm et les contractions avaient commencé à être plus rapprochées. Elle était alors encore dans la salle de travail. A 2h, elle a été examinée encore et le col était complètement dilaté donc elle a été transférée en salle d’accouchement. Sur ces entre-faits, nous sommes passées par là par hasard et sommes donc restées pour l’accouchement.

Les IncoPads ou le sopalin n’existent pas en Ethiopie, on utilise le papier qui entoure les gants stériles pour mettre sous le derrière de la patiente. On utilise rien de jetable à part les gants que la sage-femme met. Une fois le bébé né, il est posé sur le ventre de la mère le temps d’être séché puis on l’emmène pour être pesé, lui donner son injection de vitamine K et des gouttes antibiotiques dans les yeux. Pendant ce temps, la maman reçoit sa piqûre d’ocytocine (qu’elle le veuille ou non, on lui demande pas son avis), on attrape le placenta qu’on met dans un seau vert à coté de la table d’accouchement (il sera enterré plus tard). Et là ! Stupeur ! La femme se lève et sort de la salle d’accouchement et on la conduit dans son lit où elle restera probablement une nuit. Pas besoin de lui demander quoi que ce soit, elle est descendu de son plein gré !





Deux nouveaux américains sont arrivés aujourd’hui, ils travaillent ici depuis Août et Octobre il me semble et était à Addis jusqu’à présent pour régler des problèmes administratifs. Alex a 24 ans, Tyler, 21. Ils dépendent tout les deux de l’église adventiste qui dirige l’hôpital. A l’origine, Alex était venu pour tenter d’installer un projet pour amener de l’eau potable à l’hôpital mais les possibilités et les finances se sont avérées plus compliquées que prévues donc il travaille plus pour la gestion de l’hôpital, avec Tyler qui lui est responsable de la gestion des cliniques rurales dépendantes de l’hôpital adventiste. Des rôles assez impressionnants pour des si jeunes garçons.

jeudi 29 mars 2012

Tessa's message


Sorry that it has taken me so long to add a bit in English to this blog, Alice is a speedy typer and I’m battling against a French keyboard so forgive me! So all is good out here-we’re having a brilliant time. There is no shortage of things for us to do which is fantastic. We have spent most of our clinical time shadowing Dr Jeremy (a retired British obstetrician) and Dr Wasihun (an Ethiopian obstetrician) which has been great as there is no problem with communication, we can ask lots of questions and were getting the opportunity to be “hands on” (palpating, scanning etc.) in interesting cases that we have not seen in the UK.  We’re planning to go to the rural antenatal clinics when the opportunity arises, we’re involved in the clinics here and also helping at the college so we’ll be busy. We are yet to see a normal delivery but we have been with labourers, so obviously we are aiming for that too! The c- sections that we have seen are surprisingly like those at the RIE, with obvious exceptions (the NN ressussitaire for example is powered by a foot pump). Those looking after the women certainly care about them a great deal, consent is obtained and despite the lack of privacy (there are 2 rooms; one for delivery and the other for labourers which each have 2 beds right next to each other) women are given dignity and respect which is a relief for both of us. 

Dr Wasihun, l'oromifa et planning familial


Hier et aujourd’hui ont été plus calme que les deux premiers jours. On a suivi Dr Wasihun la plupart du temps, c’est le gynéco éthiopien (il me semble que je l’ai mentionné auparavant mais je crois pas que j’avais orthographié son nom correctement. On est toujours pas sûr de la prononciation…) Il a notre numéro de téléphone et si jamais quelque chose d’excitant arrive, il nous appelle.
Suivre Wasihun est très intéressant, c’est un jeune docteur très compétent, très efficace. Il arrive à faire le maximum possible avec le strict minimum. Il est conscient à quel point ses capacités sont limitées par le manque de moyen disponibles à Gimbie. Et, contrairement à Dr Jeremy, il a le grand avantage de parler la même langue que les patientes. Ce qui est un avantage pour lui devient un désavantage pour nous : avec Dr Jeremy, l’interprète nous permettait de comprendre l’échange, au moins au même degré que le docteur lui-même. Avec Dr Wasihun, on comprend rien du tout à l’échange et on doit attendre la fin pour qu’il nous donne les détails cliniques. En temps que sages-femmes, c’est probablement la barrière impénétrable due à la langue la plus dure à surmonter : la communication est tellement importante dans le métier.
On essaie tant bien que mal d’apprendre quelques rudiments de la langue mais c’est une grammaire totalement différente de toutes les langues gréco-latines ou anglo-saxonnes. Ca fait presque une semaine qu’on est arrivées et on a toujours pas compris comment dire « bonjour » correctement ! C’est un dialogue super élaboré qui se traduit tout simplement en anglais par « hi ».
La première personne commence en disant « Fayaara ! » et l’autre répond un truc du genre « Nagaara ! » puis c’est à l’autre de redire « Faya ! » et l’autre « Naga ! » et on serre la main, on se tape l’épaule, puis ça continue « Akam ! » et ça s’arrête jamais. Vous avez rien compris ? Nous non plus.
Au moins, l’oromifa s’écrit en lettre latine, contrairement à l’amharique qui à ces propres symboles. Enfin, notre connaissance de l’oromifa est très très limitée pour le moment et vu la complexité de la grammaire, je pense pas qu’elle s’améliore beaucoup en 4 semaines…

Pour le moment, on a pas encore vu d’accouchement normal. Rien qu’aujourd’hui, deux dames ont du avoir une césarienne. Toute les deux étaient soupçonnés d’être à prêt de 45 semaines de grossesse (pour info, une grossesse dure normalement 40 semaines et si le bébé n’est pas né à 42 semaines en Ecosse, on déclenche le travail. En France, je crois même pas qu’ils attendent si longtemps.) A 45 semaines de grossesse, le placenta est beaucoup moins efficace et amène moins d’oxygène et de nutriment au bébé, c’est pour cela qu’on déclenche.
Un des deux bébés avait l’air assez post-mature (il était gros, assez fripé), mais l’autre avait l’air bien petit pour 45 semaines, et couvert de vernix (le truc blanc qui recouvre les bébés qui naissent un peu avant l’heure). C’est l’Ethiopie ! Les femmes ont aucune idée de la date de leurs dernières règles, la plupart des gens ne savent même pas leur âge ! Alors si on doit se fier à elles pour savoir à quel moment les accoucher, c’est très difficile !
               
                Les éthiopiens sont petits en général, et très minces, voir maigres. Ils font donc de tout petits bébés : un bébé de 2kg500 est de taille normale et plus de 3kg500 considéré comme un gros bébé. Toutes les femmes allaitent, sans problème aucun. Le lait en poudre est tellement onéreux que la plupart ne pourrait pas se le payer. Même les femmes contaminées par le VIH sont conseillées d’allaiter leur enfant car le risque de transmission du virus est plus faible que le risque de mort à cause de malnutrition. Le taux de séroprévalence du VIH est plus bas que ce qu’on pensait au début : 4% « seulement ».

                La contraception commence à faire son chemin dans la mentalité des éthiopiens. Dr Wasihun nous a dit que les préservatifs étaient trop chers et très peu utilisés, mais la pilule ou les injections de progestérone deviennent de plus en plus communes. On a passé une heure cet après-midi avec l’infirmière du planning familial, qui s’occupe aussi de l’immunisation des enfants. Elle conseille les jeunes mères et s’occupe de poser des implants ou des stérilets en cuivre, de faire les piqûres de progestérone et elle distribue la pilule. Tous ces services sont gratuits. Pas les capotes...

mardi 27 mars 2012

Photos de la leçon de suture et premières échographies






Deuxième jour


Aujourd’hui, notre journée a commencé à peu près comme celle d’hier. On a mangé un super p’tit dèj avec les pancakes de Bigigdu et sa purée de mangue, banane et orange. Dé-li-cieux !
                Ensuite ward round avec Dr Washen, puis on est allé aidé Becky à enseigner comment réparer des déchirures et épisiotomies. L’ironie dans tout ça, c’est que on a appris nous même seulement il y a quelques semaines ! Vous verrez les photos, c’était très drôle !
                J’ai fait une démonstration ‘live’ sur une éponge. Puis on a distribué des éponges à tout le monde et on (Tessa, Becky et moi) s’est baladé dans la salle de classe pour les aider.
                La classe de Becky est très particulière : 22 étudiants, à peu près moitié hommes, moitié femmes, de tout les âges, de 19 à 40 ans. Ils ont un niveau scolaire assez limité (ils sont allés à l’école jusqu’à 16 ans) et certains d’entre eux savent probablement à peine lire et écrire. Il y en a deux ou trois qui paraissent vraiment bons et intéressés. D’autres qui essayent vraiment et font de leur mieux. Et d’autres qui donnent l’impression de rien piper du tout.

                L’aprèm, c’était consultations avec Dr Jeremy encore.

lundi 26 mars 2012

Premier jour à Gimbie


En attendant que quatre autres étudiants en médecine, britanniques, nous rejoignent dans notre maison, nous mangeons chez Austin, l’administrateur de l’hôpital.
Bigidu, notre « domestique », cuisine pour nous matin, midi et soir et on mange ce qu’elle nous prépare, même si on sait pas toujours ce que c’est exactement. Jusqu’à maintenant, c’était bon. Végétarien, toujours, parce que ici la viande est pas forcément réfrigérée (même probablement pas…), donc on évite.
Je pense donc que ça va être notre routine jusqu’à ce que les autres arrivent :
On monte chez Austin vers les 7h30-8h, on mange notre petit-dèj’ puis à 8h30, on monte à l’hôpital pour faire un tour des patients (« ward round ») avec le docteur (soit Washen, le gynéco éthiopien ou Jeremy, le gynéco anglais), voir ce qui c’est passé pendant la nuit, vérifier que tout va bien, etc…
Après le « ward round », on fait autre chose : on a pas accès aux salles d’accouchement le matin parce que les élèves-infirmiers sont sur place le matin.

Lundi matin, notre premier matin, Dr Jeremy nous a montré l’aile de l’hôpital réservée aux femmes. Tout les cas sont admis ici, la seule condition est d’être une femme : il y a donc des femmes qui viennent d’avoir leur bébé, des femmes qui ont des os cassés, des femmes qui vont accoucher, des femmes qui ont des infections pulmonaires comme une pneumonie par exemple… Il y a une salle d’accouchement avec deux tables d’accouchement. Les femmes restent en travail dans le couloir jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à accoucher. Elles sont alors transférées en salle d’accouchement, poussent et ressortent avec un bébé maximum une heure plus tard ! Pas d’analgésie, à la dure.
Lors de nos 5 premières minutes sur place, nous avons vu une césarienne, le cœur du bébé ralentissait dangereusement. La péridurale a été posée en 2 minutes, grand max, par un infirmier anesthésiste. En Ecosse, ils mettent minimum un quart d’heure, et c’est des docteurs qualifiés ! Nous étions donc impressionnées. La césarienne a suivi, sans encombre, 2 minutes plus tard le bébé était né ! Tu parles d’efficacité !!

Lundi après-midi, on a vu des patientes avec Dr Jeremy. Des femmes enceintes qui viennent pour savoir où elles en sont dans leur grossesse, la seule fois où elles verront quelqu’un… Mais aussi des femmes avec des problèmes gynéco. Par exemple, une femme de 22 ans qui avait le ventre gonflé : l’écho a montré qu’elle avait des ovaires poly cystiques qui produisaient beaucoup de fluide, probablement un cancer des ovaires à un stade très avancé. La question était ensuite de demander à son père s’il pouvait lui payer le traitement nécessaire pour lui rendre la vie plus confortable. La chimio est hors de question, on a pas l’équipement nécessaire. Tout ce qu’on peut faire, c’est drainer le fluide et lui rendre les quelques mois de vie qui lui reste moins douloureuse… C’est la très dure réalité de l’Afrique. Si son père ne peut pas payer le traitement, alors… elle mourra dans la douleur.

Sur une note plus joyeuse, Dr Jeremy nous a aussi appris à faire des échos ! On a appris à cherché le cœur du bébé, mesurer le diamètre de la tête… C’était super ! On n’aurait jamais fait ça en Ecosse !
Après la série de rendez-vous, on est sorties avec Dr Jeremy et sa femme Karen pour aller boire une bière à un des bars du coin, La bière éthiopienne, la St George, est vraiment super bonne !
En Ethiopie, pas grand-chose est organisé, par contre dans la rue principale de Gimbie, la seule rue goudronnée, les piétons doivent marcher d’un coté de la rue pour aller dans un sens et de l’autre pour aller dans l’autre ! Super organisé ! Par contre, tout le monde marche sur la route. Enfin, c’est pas comme si il y avait beaucoup de circulation sur la route ! Des chèvres, des vaches, des ânes, des chiens, oui. Des voitures, pas trop, non.

Puis, le soir, dîner chez Austin encore, avec Becky. Une bonne journée bien remplie, somme toute !

Arrivée à Gimbie

25/03/2012

On est donc arrivées vers cinq heures et demi à Gimbie, devant l'hôpital. On nous a emmenées jusqu'au bureau de l'administrateur, Austin, un américain qui travaille à l'hôpital depuis un moment.
Il nous a montré notre maison, une grande maison de plein pied avec quatre chambres qu'on va partager avec quatre autres étudiants en médecine qui arrivent à partir de la semaine prochaine. On a aussi une grande cuisine, des toilettes et une salle de bain avec de l'eau chaude et de la pression (grand luxe après l'hôtel d'Addis !).

Je pense qu'on a choisi la meilleure chambre, on a une étagère pour mettre nos habits, on a récupéré un miroir par trop cassé, deux petits lits avec une moustiquaire, une table de nuit et une chaise. La maison date des années 50 et est à peu près équipée comme ça aussi, surtout la cuisine. Enfin, vu qu'on a une cuisinière/laveuse de vêtement, on aura rien à faire dans la cuisine de toute façon.


Austin nous a ensuite présentées à Dr Jeremy et sa femme Karen, un gynéco anglais, fraichement retraité, qui était pas tout à fait prêt à prendre sa retraite et qui est venu ici pour un an. Sa femme est chercheuse, elle travaille sur le risque d'avoir un bébé à la maison ou à l'hôpital dans l'Ethiopie rurale. Ils sont bien sympathiques et nous ont pris sous leur aile dès notre arrivée. On va aller avec Karen dans les cliniques éloignées où elle essaye de dépister les femmes qui on besoin de venir à l'hôpital pour accoucher.

A sept heures et demi, on a mangé avec Austin et Becky, une autre américaine qui est responsable de l'école de sages-femmes locale. On lui a offert notre aide, et normalement, mercredi on va l'aider à enseigner comment réparer un périnée ! On l'a appris le mois dernier, donc la théorie est encore bien fraiche dans nos esprits.

dimanche 25 mars 2012

Le voyage en MagicoBus

25/03/2012
Décollage à 5h du mat', Girma est venu nous chercher à l'hôtel et nous a emmené à la gare routière, à àpeu près une demi-heure de route de l'hôtel. Alors qu'on s'éloignait du centre d'Addis, la route est devenue de plus en plus horrible, jusqu'à ce que ça devienne un chemin en terre battue avec des gros monticules de terre et de gravats un peu partout. Et on était encore dans la capitale !!

La gare routière était un folklore de gens, à 5h30, ici pour voyager vers les quatre coins du pays : il n'y a pas de gare ferroviaire à Addis. Girma avait déjà les tickets pour nous, il nous a emmené jusqu'au bon bus (et heureusement, parce que tout était écrit en amharique, absolument incompréhensible !) et on a payé un gars pour qu'il monte nos bagages sur le toit du bus. C'était un petit bus, avec une rangée de deux et une rangée de trois et une petite allée au milieu. Nous étions tout devant, sur un siège pour deux, large comme un siège et demi de bus, et encore ! Il faut vraiment pas être gros ! (Les Ethiopiens ne le sont pas)

Nous voilà donc, serrée comme des sardines, en route pour un long trajet de presque douze heures !!

Les trois premières heures étaient « normales », sur une bonne route goudronnée, sans trop de remous. Après Ambo, la situation s'est brutalement dégradée. La route goudronnée s'est juste arrêtée net et un chemin de terre poussiéreux à pris le relais. Là, ça a commencé à remuer sérieusement ! Ceux qui sont malades en voiture, s'abstenir !
Par moment, il y avait quelques mètres de bonne route, ça et là, 700 mètres au plus… Puis c'était à nouveau des chemins de terre pendant plusieurs kilomètres. Et ce jusqu'à Nekemte, où la bonne route à recommencé, pour la dernière heure de trajet.

Tout le long du chemin, nous avons eu droit à la musique locale qui s'apparente beaucoup à la musique arabe, très aigüe, beaucoup de trémolos dans la voix (des « virages », comme dirait Gad Elmaleh !). Heureusement, on avait nos iPods, parce que je vous dis pas le mal de tête !!

Au premier arrêt, on a pu acheter de l'eau, nous avions déjà un litre, ça en faisait deux. Et c'est avec ça qu'on a tenu pendant douze heures !! Au bout de cinq heures, l'eau était chaude, on aurait pu y faire infuser un sachet de thé… C'était atroce ! Vers les midi, tout le monde dans le bus a acheté de la canne à sucre à des gens dans la petite ville qu'on traversait. Le bus ne s'est pas arrêté, les gens couraient à coté du bus et jetaient des petits paquets de canne à sucre et les gens du bus tendaient de l'argent. Ils nous en ont offert, on a décidé d'en partager une, un petit tronçon d'une trentaine de centimètres et de quatre centimètres de diamètre. C'était super dur à croquer, une fois qu'on en avait déchiré un petit bout, il fallait sucer les filaments, puis tout le monde jetait les restes soit par terre, soit par la fenêtre. L'état du bus après ça… indescriptible !

On a fait rire tout le monde en essayant de manger notre petit bout de canne, on a abandonné au tiers du petit bout alors que tout le monde avait déjà fini leur bout en entier. C'était un petit moment de création de liens, on a bien rit.

On a aussi eu droit à du pain et un coca qu'on a partagé. Les gens étaient très sympa et intéressés par nous, curieux. La communication est cependant assez difficile car la plus part ne parlent pas anglais et ceux qui parlent, parlent pas super bien ! Enfin, c'est drôle, on fait des gestes, on se marre.

Donc, au terme d'un voyage digne de celui d'harry Potter dans le MagicoBus, nous sommes arrivées entières à Gimbie, où les gens du bus ont insisté pour nous déposer devant l'hôpital alors qu'on passait devant. Manque de bol, l'hôpital avait envoyé quelqu'un nous chercher à la gare routière ! On a donc posé un lapin à quelqu'un là-bas.

Les choses insolites que j'ai retenues du voyage :
·         Les chèvres, ânes, vaches qui errent sur la route, sans que ça semble poser problème. Le chauffeur actionne juste son clackson (qui est à mi-chemin entre celui du boulanger et un gloussement de dindon, il faut de l'imagination !) et espère que les animaux vont s'écarter. On a quand même tapé une chèvre, qui a pas eu l'air perturbé et s'est relevé et est repartie…
·         Beaucoup de gens, sur le bord de la route qui marchent, des enfants qui essaient de vendre des choses (je sais pas trop quoi…)
·         Une chèvre debout sur un camion bâché (en marche) !!
·         Des singes, ça et là.

samedi 24 mars 2012

Impressions d'Addis

Hier soir, on a mange notre premier repas ethiopien avec deux vrais ethiopiens. Deux gars qui travaillent dans un bureau, dans notre hotel.


Ils etaient sympa jusqu'a ce qu'on commence a parler immigration et qu'ils commencaient a suggerer des mariages blancs pour pouvoir aller en Europe... Euh... la on a commence a se sentir un peu mal! On leur a dit qu'on etait marie. :-/
Ce matin, ca a ete le parcours du combattant pour les eviter. Mais c'est une autre histoire...
Bref, apres la suggestion de mariage qui nous a mis bien mal a l'aise, on s'est echappee et on est rentre a l'hotel.

A l'hotel, l'eau, qui ne marchait pas le matin, marchait un peu le soir. Douche froide avec un filet d'eau froide, c'etait beau!
Apres tout ca on s'est installe dans le lit et on a regarde "Bridesmaids", un film bien americain qui nous a fait bien rire.

Ce matin, on s'est leve a 9h, le soleil etait deja bien haut et tapait deja severe! On use et abuse de creme solaire mais Tessa a quand meme reussi a se choper un coup de soleil dans le cou. Moi, touchons du bois, RAS pour le moment. Il fait chaud a Addis, mais il y a souvent une petite brise qui te fait oublier la chaleur ettouffante. Les UVs, par contre, sont bien presents et ca crame!!

Nos "amis" de veille nous ont retrouve au cafe ou on a pris notre petit dej, sur une jolie terrasse ombragee, nous qui avions si bien reussi a les eviter en sortant de l'hotel!! On a du dire qu'on avait rendez-vous avec Girma, le type qu'est venu nous chercher a l'aeroport... Enfin, la journee est pas finie et on espere qu'on va pas leur tomber dessus en rentrant a l'hotel!!

En fait, on a pas du tout passe la journee avec Girma. On est parti a l'aventure dans Addis, pris un taxi jusqu'a l'universite ou on est alle au musee ethnologique. Super interressant. Le campus universitaire etait super beau, tout vert.

Apres, on est parties a la recherche d'une cathedrale qu'on a jamais trouve... Apres un petit break Coca Cola dans un cafe, on a pris un taxi et on est alle visiter des eglises et mausolees. On a vu les tombes de deux empereur, trois imperatrices et une princesse! Si avec ca on est pas impressionées, je sais pas ce qui nous faut!
Ci-dessous, Tessa pose avec une tortue de 120 ans!

vendredi 23 mars 2012

Hamlin Fistula Hospital

Comme prevu, on est alle visiter l'hopital du docteur Hamlin, specialise dans la reparation de fistules obstetriques.
L'hotel nous a appele un taxi qui nous a gentiment amene a destination pour un prix ridiculement haut (prix special etranger), comme nous l'avons decouvert par la suite. Enfin, il faut relativiser, ca fait a peut pres 5 euros... c'est pas la mort. Le chauffeur etait tres gentil, sa femme etait enceinte de 9 mois donc on a pu discuter avec lui du suivi maternite des femmes ethiopiennes, du deroulement de la grossesse etc. A notre grande surprise, il sera present a la naissance de son enfant ("Bien sur! Je veux voir!" Il nous a dit). Nous qui pensions que c'etait une affaire de femmes! Ils payent pour le suivi medial et les echographies, il dit que ca lui a coute environ 150-200 birr par mois. Notre course en taxi a coute 120 birr, pour vous donner une idee.
Bref, il etait super excite et c'etait vraiment chouette d'avoir pu echanger sur  un sujet qui nous tient tant a coeur, Tessa et moi.

Arrivees a l'hopital, on nous a dirigees vers un bureau ou nous avons attendu qu'une guide vienne nous faire la visite.

L'hopital a ete fonde dans les annees 70 par le docteur Hamlin et son mari, deux obstetriciens australiens qui etait venu initialement former des sages-femmes et des medecins a la fin des annees 50. Ils ont decouvert la realite et l'horreur des fistules obstetriques et ils ont decide de faire quelque chose. Ils sont jamais repartis. Quand leur premier hopital a ferme avec l'arrivee du communisme, ils en ont fonde un autre, qui fonctionne toujours a ce jour et fait des merveilles pour les femmes souffrant de ce probleme.

L'hopital est situe dans un petit paradis sur Terre, tout vert, avec des fleurs et des arbres partout, il y fait bon vivre. Les femmes y restent generalement plusieurs mois et en plus de la reparation de la fistule, on leur propose des cours d'alphbetisation, de droit, etc... Afin qu'elles rentrent chez elles plus fortes.

Un groupe de suisses etait avec nous pour la visite, des jeunes en stage a l'hopital gouvernemental de Addis, sages-femmes et kines. Elles etaient la depuis quelques semaines deja et semblaient beaucoup plus a l'aise que nous avec la ville. Elles nous ont dit ou prendre un taxi et on a reussi a negocier un prix plus descent: 90 birr! C'est hyper satisfaisant! :)

Ce nouveau chauffeur de taxi nous a donc ramene a notre hotel et dans la voiture, on lui a demande comment faire pour obtenir une carte SIM ethiopienne, il nous amene dans une petite cahute sur le bord de la route qui en vendait. Il n'y a qu'un seul reseau, Ethiopia Mobile, et il faut une photocopie du passeport et deux photos d'identite pour en obtenir une, ils nous font aussi remplir un formulaire tres detaille avec nom, adresse et contact. On etait super surprise et impressionnee par cette organisation qui semblait si peu africaine. Par contre, j'avais qu'une seule photo d'identite, pas d'adresse ethiopienne et pas de contact. Du coup, ils m'ont fait paye 10 birr de plus, ont accepte mon adresse ecossaise et le nom de Tessa comme "contact". Voila l'organisation!!!

PS: Desolee pour les accents.

Notre voyage et arrivee a Addis

22/03/12
Ce fut un long voyage mais nous sommes arrivees sans encombre avec une petite heure de retard a Addis. L'avion a fait une pause a Beyrouth ou la moitie des passagers sont descendus, nous etions une trentaine a aller jusqu'a Addis, et les deux seules Europennes, a en juger par la couleur des gens.http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=6739129997675475557#editor/target=post;postID=2447430788231979393

A notre arrivee a l'aeroport, bien sur, personne n'etait la pour nous acceuillir! Ca nous aurait etonnees!

Panique a bord (surtout de mon cote, Tessa est restee tres calme), on a parlemente pendant une heure avec un type qui voulait a tout prix nous envoyer dans son hotel a min $80 la nuit par personne!! Bref, on etait pretes a passer la nuit a l'aeroport avant de contacter l'administration a Gimbie le lendemain.

Quand soudain un vieux monsieur grisonnant s'approche: c'est Girma! Notre contact!! Youpi, on est sauvees!

Il pensait qu'on avait deja reserve un hotel et qu'il avait juste a nous y conduire, PERDU! On en avait pas, bien sur!! On lui dit le genre de prix qu'on veut payer et il nous amene dans une petite pension ou on a prix une chambre avec deux lits et les toilettes dans le couloir.
Je peux vous dire que j'en menais pas large, heureusement que Tessa etait la et que elle s'attendait un peu a tout ca, connaissant un peu l'Afrique!

23/03/2012
Ce matin, tout va mieux. Il fait beau (il fait jour aussi, ce qui tout de suite rend les choses bien plus chouettes!), on a bu notre premier cafe ethiopien et je pense que malgre la creme solaire, je suis en train de me choper mon premier coup de soleil ethiopien, le soleil etant autrement plus aggressif (et present) qu'en Ecosse!

Ici, l'heure est dite differement. Il est a present 5h30, autrement dit, ca fait 5h30 que le soleil s'est leve! Logique non? En language europeen, il est donc 11h30! A 18h, le soleil se couche, il est donc 12h, et a 19h, il est 1h... de nuit! Vous me suivez?

Au programme aujourd'hui: visite de l'hopital specialise dans les fistules obstetriques (Hamilin Fistula Foundation Hospital).


PS: Comme vous pouvez le constater, il n'y a pas d'accents sur le clavier ethiopien. Usez de votre imagination!