vendredi 20 avril 2012

Internet à Gimbie

Depuis notre retour de Green Lake, Internet ne marchait pas à Gimbie. 10 jours sans Internet! C'est les aléas de la vie à Gimbie.
C'est la raison pour laquelle je n'ai pas actualisé mon blog aussi régulièrement ces derniers temps.
Stu, le copain de Tessa, est arrivé à Gimbie mardi soir dernier.
Aujourd'hui, c'était notre dernier jour à Gimbie. Demain, on se lève à 4h du matin pour prendre le bus pour Addis où Antoine nous rejoindra. Puis dimanche, on ira chacun de notre coté, Antoine et moi vers le Sud pour faire du cheval dans les montagnes Bale (!!) et Tessa et Stu vers le Nord pour aller visiter l'Ethiopie historique.
Je continuerai mon blog à mon retour en Ecosse, avec les photos qui vont avec. Promis!

vendredi 13 avril 2012

L'excursion a Green Lake du 10 au 12 avril

Le HAG a plusieurs petites antennes dans les zones rurales aux
alentours de Gimbie. Mardi dernier, Alex et Tyler nous ont invités à
aller à une de ces cliniques rurales, à Green Lake.
On est partis vers 9h le mardi matin de Gimbie avec le 4x4 de
l'hôpital. Le chauffeur devait nous déposer à Green Lake puis
continuer sa route vers Addis avec Dr Peter et sa femme Ester (le
directeur médical de l'hôpital).
L'aller s'est donc bien passé, on s'est arrêtés pendant deux heures à
Nekemte parce que les garçons avaient un meeting avec des responsables
gouvernementaux, on en a profité pour manger un petit déj' super bon
appelé « fatira », en gros, c'est deux espèces de crêpes épaisses avec
une très fine omelette au milieu et plein de miel sur le dessus qui
dégouline. C'est super bon.
La route entre Gimbie et Nekemte est goudronnée, et ça prend environ
1h en voiture. Entre Nekemte et Bako, la route est goudronnée en
pointillé, le reste est en terre battue. Très poussiéreux. Entre Bako
et Green Lake, la route est exclusivement en terre battue, et même
jusqu'à récemment, il n'y avait pas de route du tout et il fallait y
aller à cheval !
De Nekemte à Green Lake, on a mis à peut près cinq heures. Le
chauffeur nous a donc déposé là-bas et à continué sa route vers Addis.
Notre groupe était composé de Tessa, moi, Alex, Tyler et Dawat (le
directeur éthiopien des cliniques rurales).
La clinique de Green Lake est au milieu de nulle part, il y a
plusieurs petits villages aux alentours mais c'est difficile de
définir le nombre d'habitants qui bénéficient de cette clinique. La
première bourgade est à trois heures de marche de la clinique.
La clinique elle-même est située dans un bâtiment des 60's qui a l'air
abandonné tant l'accumulation de poussière, de bric-à-bac cassé et
l'état général du bâtiment est affligeant. Pourtant, deux infirmiers,
une laborantine, et une « femme de ménage/caissière », nommés par le
HAG, travaillent là-bas 24h/24, 7 jours/7.
La clinique n'a ni accès à l'eau courante, ni à l'électricité. Malgré
tout ça, le bâtiment a vraiment un potentiel intéressant : il y a une
salle de consultation, un dispensaire/pharmacie, une salle
d'accouchement, un labo et toute une série de cinq ou six pièces qui
devait être le logement de fonction de l'infirmier de garde qui a un
superbe potentiel mais qui est complètement en ruine. Le canapé et le
fauteuil dans la pièce à vivre sont complètement éventré, la gazinière
tombe en lambeau et à l'air de dater autant que la maison elle-même…
Le bâtiment avait accès à l'eau courante avant, il y a donc des
toilettes, une douche, même un bain et des éviers dans toutes les
pièces où un évier est nécessaire. Mais comme l'eau n'y a pas coulé
depuis si longtemps, la crasse accumulée fait oublier la couleur
originale de la porcelaine.
La clinique est située dans un endroit idéal, absolument magnifique,
tout vert. Il faudrait si peu pour rendre le lieu habitable et
agréable. Pour le moment, on plaint les pauvres infirmiers qui sont
coincés là-bas. De plus, gérer une clinique sans eau ni électricité
doit être un sacré challenge, comme on l'a vérifié le soir même.
Après avoir fait un bref état des lieux, on a décidé de sortir
explorer les alentours. Juste à coté de la clinique, il y a une école.
Les cours sont le matin jusqu'à 3h donc on a demandé au garde si on
pouvait visiter les salles de classes et il a accepté avec
enthousiasme. Il y avait 8 salles de classes, sans portes ni fenêtres,
avec des sièges et des tables pour environ 40 élèves dans cinq d'entre
elles. Dans les trois dernières, il n'y avait que des bancs en bois
qui avaient l'air très bancal et dont la plupart étaient couché sur le
sol. Les leçons du jour étaient encore sur les tableaux noirs : des
maths, de l'histoire (en anglais), et… surprise !... de l'informatique
!! Sans ordinateurs, la plupart des élèves n'ayant probablement jamais
vu un ordi de leur vie, la leçon au tableau expliquait comment ouvrir
Word, à quoi sert la route « enter », etc. On se demande encore à quoi
pouvait bien servir ce genre de cours et à quel point la confusion
générale doit régner parmi les élèves quand ils ont cours
d'informatique… Malheureusement, on n'avait pas pensé à prendre notre
appareil photo et on n'a pas eu le temps d'y retourner pour prendre
des photos.
De retour à la clinique, le soleil était près à se coucher et on
commençait à être bien fatigués par la route. On a mangé un « shiro »
(sauce aux lentilles, haricots, tomates, pois chiches, oignons et
pleins de piments) qu'une famille locale avait préparé pour nous avec
la traditionnelle injera (il n'y a bien sûr pas de restaurant à Green
Lake). C'était fort mais bien bon.
Après ça, on a décidé de profiter de l'absence de lumière pour aller
s'allonger sur le terrain de foot de l'école toute proche pour
regarder les étoiles comme jamais on les voit chez nous. C'était un
spectacle grandiose.
On était peut être allongé depuis une demi-heure quand un convoi est
arrivé à la clinique : des hommes avaient transporté un vieil homme
sur une civière faite maison, des femmes suivaient et pleuraient.
L'homme sur la civière puait l'alcool et s'était vraisemblablement
battu. Il avait une entaille dans la tête qui saignait beaucoup et
l'épaule gauche dans un sale état. Les hommes qui l'accompagnaient
l'ont transporté sur la table d'examen dans la salle de consultation.
La table d'examen n'avait pas de housse en plastique et le similicuir
était éventré, le sang était donc directement absorbé par la mousse.
Les deux infirmiers tentaient tant bien que mal d'examiner le patient,
avec pour seule lumière celle des lampes torches que nous tenions en
direction du patient. Fort heureusement pour lui, le patient s'est
vite évanoui et l'infirmier a pu lui raser la tête et suturer
l'entaille qu'il avait dans la tête. La bosse était comparable à un
œuf de canard. Considérant les moyens très restreints dont disposaient
les infirmiers, ils ont fait un beau travail.
Après toute cette excitation, on est allés se coucher ce qui devait
anciennement être la pièce à vivre mais qui était maintenant à
l'abandon total, meublé d'une table, du canapé et du fauteuil éventré
que j'ai mentionné plus tôt et d'un sommier complètement déglingué. On
nous a amené deux matelas en paille et on les a étendus sur sol. Tessa
et moi avons dormi entre Alex et Tyler dans les sacs de couchage que
nous avions amené.
Le lendemain, Tessa et moi avons mis au point deux livres pour
documenter les rendez-vous prénataux de suivi de grossesse et les
accouchements, la documentation jusqu'alors était quasi-inexistante.
Au jour d'aujourd'hui, le nombre d'accouchement est assez limité à la
clinique. Les femmes accouchent généralement chez elles. Même si elles
atteignent la clinique, hormis un infirmier vaguement informé sur les
soins obstétriques, elles n'auront pas accès à grand-chose : ils ne
disposent pas de médicaments pour traiter une hémorragie, une crise
d'éclampsie ni même pour traiter la pré-éclampsie… On peut donc pas
faire grand-chose pour les aider en cas de crise majeure…
On a aussi fait des recommandations pour des choses essentielles dont
la clinique ne dispose pas mais devrait vraiment avoir, comme par
exemple deux kits stériles pour l'accouchement, avec des pinces, des
ciseaux, du fil pour attacher au bout du cordon ombilical, qui
seraient toujours prêts dans l'éventualité qu'une femme enceinte
débarque pour accoucher.
On a aussi suggéré l'ajout d'un lit dans la salle d'accouchement pour
que les femmes puissent se reposer avant de repartir vers où elles
viennent, à plusieurs heures de marche pour certaines.
Malheureusement, on a pas vu de femmes enceintes pendant qu'on était à
la clinique. Les infirmiers sur place étaient sensés nous faire de la
pub car généralement, l'arrivée de « faranjis » a toujours un effet
d'attraction sur la population.
A trois heures et demi, tout était dans l'ordre, les garçons avaient
fini leurs affaires, nous les nôtre. On a donc entamé la longue route
du retour. Premièrement, on a marché pendant trois heures à travers
des plaines vers la ville la plus proche nommée Harato où nous avons
passé la nuit. On a mangé un super repas appelé « tagamino », une
espèce de purée de pois chiches, lentilles et/ou haricots avec
beaucoup d'ail et beaucoup d'épices et de piment.
L'hôtel semblait être le comble du luxe après trois heures de marche
et la nuit qu'on avait passé avant. Les toilettes étaient
indescriptibles tellement elles étaient dégueulasses, mais c'était
vraiment un tout petit détail qui était facile à oublier (un trou dans
le sol avec des planches de bois dessus, et tout les excréments qui
vont avec). On a payé 35birr pour la nuit pour deux, ce qui fait
environ un euro cinquante… On peut pas vraiment se plaindre de
grand-chose pour ce prix là !
Le lendemain, réveil à cinq heures et demi. On a attendu dans la rue
principale qu'un bus passe et veuille bien nous prendre. C'était sans
compter que c'était le week-end de Pâques en Ethiopie (la Pâque
orthodoxe est une semaine après chez nous) et que tout le monde
voulait aller rendre visite à leurs familles… A six heures du mat, la
rue était bondée et le premier bus n'a pas pu nous prendre. On nous a
ensuite dit que le prochain était à cinq heures du soir : moment de
panique, qu'allions nous faire entre six heures du mat et cinq heures
de l'aprèm à Harato, la ville où il n'y a rien à part un hôtel et un
restaurant et beaucoup de gens qui nous fixe tellement fort que ça en
devient intimidant ? Heureusement, à sept heures, un autre bus s'est
pointé, quasiment aussi blindé que le premier mais qui a bien voulu
nous prendre, debout, tout serrés dans l'allée centrale du bus sur la
route en terre battue… Je peux vous dire que c'était une aventure ! Je
pense que notre peau blanche a joué un gros rôle dans le fait que le
bus ait bien voulu nous prendre. L'ironie dans tout ça et que parmi
les passagers qui voyageaient illégalement debout dans le bus, il y
avait deux flics en uniforme!!
Le trajet a duré deux heures entre Harato et Bako. A Bako, on a bu un
petit café et une petite miche de pain (notre petit déj du jour) à la
gare routière et on a pris un autre bus en direction de Nekemte, trois
heures de plus. On a encore eu un exemple d'absurdité des lois et de
la réalité des choses : le reçu pour le prix du bus affichait 26birr
mais tout le monde a payé 50birr parce que c'est ce que le contrôleur
avait demandé et que c'est le « business » !
Arrivés à Nekemte, la gare routière était bondée, pleine de gens
rentrant chez eux pour le week-end de Pâques. C'était la guerre totale
pour monter dans le minibus qui allait nous ramener à Gimbie : on a
failli se séparer en deux groupes. Tyler a réussi à se frayer un
passage dans le bus, puis Tessa a réussi à me pousser à l'intérieur
pendant qu'un autre gars tirait de l'intérieur. A ce moment-là, le bus
était plein : 14 places, 14 personnes, tout était normal. On pensait
qu'Alex et Tessa allaient prendre le prochain bus et qu'on se
rejoindrait à Gimbie. C'était pas idéal mais ça allait le faire.
Hors du bus, l'agitation était toujours à son comble. Dans le bus
aussi d'ailleurs. Le gars qui m'avait tiré à l'intérieur m'a fait
comprendre dans un anglais approximatif qu'on pouvait se serrer et
qu'il y avait donc de la place pour Tessa aussi. Sur ceux, Tessa a
réussi à monter. Puis, le bus commence à partir jusqu'à ce qu'un petit
ado devant nous dise que sa place était à vendre : il s'était faufilé
dans le minibus dès le début et avait réservé sa place pour la
revendre à prix d'or (10birr) à qui voudrait l'acheter. Tout le monde
dans le bus à commencé à crier « Alex, it's for Alex !!». Alex a donc
pu monter avec nous ! Tout est bien qui finit bien !
Arrivée à Gimbie, deux heures plus tard, on était tous à des degrés
plus ou moins important d'hypoglycémie n'ayant rien avalé depuis la
miche de pain du matin à Bako. On s'est donc arrêté chez Jimi Juice,
un bar à jus absolument délicieux ! Jus de papaye, de mangue et
d'avocat, rien de tel pour se ravigorer ! Puis on a couronné le tout
par quelques samosas bien mérités.
Sans douche depuis trois jours, et après une journée de voyage sur la
route la plus poussiéreuse du monde, ça faisait du bien d'arriver !
Quel voyage !!

dimanche 8 avril 2012

Le stade de Gimbie

Tout les lundis, mercredis et jeudis, c'est jour de frisbee! A 6h du mat', on rejoints les gars et Becky et on descend au stade pour une petite partie de frisbee bien ravigorante. Bon, j'avoue que on a pas été aussi assidues que ça mais on essaie de s'y tenir parce que c'est tellement drôle!
Au stade, trois filles et un gars attendent de pied ferme notre arrivée pour commencer à jouer.

Le stade de Gimbie est situé à un quart d'heure de marche de l'hôpital, il est en terre battue et a des gradins très irréguliers de part et autre du terrain.
Samedi, on a fait une entorse à la règle du 6h du mat' et on est allés jouer avec les américains qui sont la pour dix jours pour opérer des femmes souffrant de prolapsus génitaux. Ils opèrent toute la journée et ne peuvent pas se lever à 6h pour le frisbee, c'était donc une séance de rattrapage en plein cagnard à 4h de l'aprèm. Ca tapait sérieux.
Le stade de Gimbie



Les joueurs de frisbee dans les gradins
Dans la même veine, Alex va jouer au foot avec des enfants quelques aprèm par semaine (Mathis adorerait ça!). Vendredi soir (5h), il m'y a amené pendant que Tessa allait boire un jus avec Tyler, Becky et Austin.
Alex et les jeunes footballeurs
J'ai joué une manche (chaque manche est en un point et après on change d'équipe), mon équipe ayant perdu  (!!), je suis allée m'assoir par terre à coté du terrain et deux petites filles sont arrivées et on commancé à dessiner sur la terre battue du stade avec un baton et à pointer en me disant ce qu'elles dessinaient. Quand il y avait plus de place autour de nous pour dessiner, la plus petite (Fatya) a commencé à me dessiner sur le bras avec son petit bâton. Bientôt, tous les garçons qui jouaient pas se sont amassés autour de nous et j'ai eu droit à une super leçon d'oromifa. Un des élèves de Becky qui m'avait accompagnée au stade a sorti un papier et un stylo de sa poche et on a continué la leçon de façon plus traditionnelle. Je sais maintenant dire fleur (ababa), maison (mana), chèvre (retti), vache (sawa), arbre (muka), chat (adure), eau (bishaan), fille (dubra), garçon (dhira), gens (nama), ballon (kuba), café (buna), thé (shai), papillon (brobra), sage-femme (desisitu) et aussi des choses essentielles comme "comment t'appelles-tu?" (wakaan ke enyu?) et "quel âge as-tu?" (wagaan ke meeqa?). Je sais aussi compter jusqu'à 19, j'arrive jamais à retenir comment on dit 20... 
      Tous ceux qui connaissent ma passion pour les langues savent que je me suis éclatée à apprendre tout ça! Et l'ambiance y a aussi fait pour beaucoup avec tout le monde qui voulait participer.
Mes deux petites institurices, Fatya et Jaaleenha




Sortie au resto

Hier soir, jour de fête, on est tous allé au resto! On est allé dans un resto où la dame qui le tient nourrit une dizaine d'enfants de la rue (abandonnés et sans-abris). 
On a commencé par une tournée de sodas, ce que Austin a à la main ci-dessous s'appelle "Mirinda", c'est le soda local, à mi-chemin entre l'Orangina et le Fanta orange. Les éthiopiens en raffolent et pendant l'accouchement, c'est ça que les femmes boivent.
Tessa, Austin & Becky
      On a mangé du bayaanati qui est un assortiment de plusieurs types de ragoûts de légumes, comme des lentilles (shiro), des bettraves rouges, des carrotes, du chou, des patates... Le tout cuit avec plus ou moins d'ail, de gingembre et/ou de piments. Tout ça se mange avec l'injera, une espèce de crèpe aérée et au goût aigre, dont on se sert pour enveloper la nourriture. On mange avec les doigts et tous dans le même plat! Par contre, c'est très mal poli de prendre de la nourriture du coté de son voisin.
     La dame faisait que de nous ramener plus des différents ragoûts et d'en rajouter, comme une corne d'abondance, c'était impossible à finir.
Bayaanati avec injera

Alex & moi, dégustant

De gauche à droite: Austin, Becky, Alex, Sophie, moi, Lucy, Hannah, Laura et Tyler (devant) avec les restes d'un bon repas

jeudi 5 avril 2012

Caring for women in labour


Je m'excuse auprès de tous mes lecteurs francophones mais cet article necessite trop de jargon spécifique que je ne sais pas traduire en français.

Finally on Tuesday we got to assess, admit and care (to a certain extent, without being able to communicate) for two women in labour. Both prims, we picked one each and were going backward and forward to the labour room, listening in to fetal heart, etc… The midwives were more or less translating what we were saying but from my point of view they lack the caring soft voice that midwives should use to some extent when caring for laboring women.
We admitted them at about 2.30pm and by 5.30, my lady was acting really distressed, curling up her body with each contraction and as I had been massaging her back for most of the afternoon (her only “pain relief”), I could feel the tail bone slowly shifting and I was getting excited. I then went to find one of the midwives for her to translate and ask my women whether she was feeling any pressure in her bottom. This was a new midwife, night shift, and apparently she had a different conception of intrapartum care… She asked me whether the woman was fully and I said I didn’t know and quite frankly it wasn’t really the point. I only wanted a very simple question answered: “is she feeling pressure in her bottom?”
Anyway, she came round to the woman, shouted something in oromifa upon which the woman rolled onto her back, put a glove on and promptly examined her. My question was left unanswered. She then faced me and said she was 4 cm, no information about station or position was given.
By that point, Tessa was having an equally distressing and frustrating time with her lady who she had ARM’d for augmentation on Dr Jeremy’s orders and found meconium stained liquor and therefore wasn’t allowed to walk around (!!). The lady was rolling around in her bed and saying that she wanted to get up and walk (according to the midwife’s translation). All the same, the midwife was categorical that she shouldn’t walk around.
At that stage, we decided to go out and get some fresh air and debrief on the lack of evidence backing up the midwife’s decision. We also felt like there was no easy way of telling her that. By the time we came back, I found out my lady had delivered. She had been able to get up and mobilize. Even so, one hour to go from 4 cm to fully for a prim seems pretty hard going. Anyway, there is no way of checking if the midwife was right.
Tessa’s woman was sent for section at 8.00 for failure to progress. Not fetal distress. Failure to progress. We’ll never know if a little walking around would have spared that Ethiopian lady the scar tissue on her young uterus.
So that was our first experience of labour ward, and we wish we had a few more years of experience in order to be able to take over the care completely and take full responsibility.

On Thursday, we had agreed to phone Tyler should anybody deliver as he wanted to see a normal delivery. We witness the delivery of a para 3, I had never seen so much perineal stretching in my life, the midwife was pushing and pulling so hard on that poor woman’s perineum, it was sore just watching. When the head crowned, she then promptly pushed on the “ring of fire” to “help” deliver the head. Then again, there was no lingering about waiting for restitution, she pulled on the baby’s head and what would normally take at least a couple of minutes took a couple of seconds. Thankfully, the woman had a very resilient vagina and did not tear although we were expecting to see a third degree at least!
Third stage management is also an epic demonstration of fundus fiddling, as if they were trying their best to give this woman a PPH. They simply won’t stop massaging the uterus until the placenta gets out. And even then, they’ll carry on rubbing it for some time. Some midwives are worse than others, but I don’t think any of them would pass the exam on third stage management. All women get an active third stage management too, it is not an option not to have one.
All in all, probably not the best first experience for Tyler to watch. All the while I was hearing Becky (the local midwifery college lecturer)'s voice in my head telling her midwifery student that “Midwifery is all about waiting” and “why do midwives get less tears than doctors? Because they wait!” How ironic!

mercredi 4 avril 2012

Ganji Health Centre

Taking blood pressures at Ganji Health Centre

Mercredi, on est allées à un centre médical à deux heures de route de Gimbie. Karen, la femme du Dr Jeremy, y va environ une fois par semaine pour faire des échographies sur les femmes enceintes et détecter un maximum de femmes qui doivent impérativement accoucher soit au centre médical, soit à l'hôpital en fonction de la gravité de leur condition.
Au centre médical, il n'y a pas de docteurs, mais il y a des infirmiers et des sages-femmes qui peuvent administrer des médicaments en cas d'hémorrhagie par exemple.
Lors d'une journée au centre médical, Karen voit entre vingt et trente femmes. Toutes sont très intéressées à l'idée d'être vues par une "faranji" (étrangère) et de voir leur bébé sur l'écho.

Lors de notre visite, nous avons vu deux femmes qui avait un besoin urgent d'être admise à l'hôpital. L'une enceinte de 4-5 mois dont le bébé était mort mais où la fausse-couche n'avait pas encore eu lieu, et l'autre dans un état avancé de pré-éclampsie.
Nous avions une place de libre dans la voiture pour le retour, nous avons donc ramené la première à Gimbie pour qu'on puisse déclencher la fausse couche et limiter le risque d'infection.
La deuxième est restée à Ganji et Karen et Jeremy ont décider de revenir vendredi pour rendre visite à une jeune maman de jumeaux qu'ils avaient aidé il y a quelques semaines et donc en profiter pour ramener l'autre patiente.

lundi 2 avril 2012

Baptême du feu


Arrivée en salle d’accouchement, une femme était en train de pousser sur la table d’accouchement.  Dr Wasihun était en train de se préparer à faire une ventouse parce qu’elle poussait pas assez fort. Il est important de noter qu’elle était aussi allongée à plat dos, la pire position possible pour pousser avec efficacité. Immédiatement, on a pensé que la meilleure chose à faire aurait probablement été de la faire changer de position : debout, accroupie ou même sur le coté ! Rien de tout ça n’est arrivé. La tête du bébé nous semblait trop haute pour tenter une ventouse, mais qui sommes nous pour remettre en cause la décision d’un obstétricien ! Bref, la femme a eu une déchirure au 4ème degré (déchirure jusqu’au sphincter anal, aouch !) et c’était très frustrant de voir ça parce que ça venait clairement d’une très mauvaise gestion de la part du Dr Wasihun. Si seulement il l’avait fait bouger !! Peut être que son anus aurait été sauvé !

Après notre session à l’école de sage-femme, dont j’ai déjà parlé, en revenant à l’hôpital, on a vu Dr Wasihun qui avait fait une césarienne à une femme avec un bébé très très difforme, à un point qu’on ne verrait quasiment jamais en Europe. Le bébé a la tête énorme, gonflée d’eau (hydrocéphalie), il lui manque une vertèbre donc la moelle épinière sort dans le bas du dos (spina bifida) et il a les jambes complètement difformes et il ne peut pas les bouger (un des effets de la spina bifida). Bref, il a absolument aucune chance de survie. La maman ne veut pas le voir donc les infirmières et sages-femmes s’en occupent. Ce genre de problème et le résultat d’un manque d’acide folique (vitamine B12) dans l’alimentation des éthiopiens et d’un suivi anténatal inexistant.

Dans la même journée, on a aussi accouché une femme dont le bébé était mort-né, notre premier accouchement que nous avons géré nous même en Ethiopie ! Tu parles d’un baptême du feu !
Le plus dur était de ne pas pouvoir communiquer avec la dame. C’était son premier bébé. La sage-femme qui était avec nous (et traduisait pour nous) ne la traitait en aucun cas différemment des autres femmes en travail, bébé mort ou pas. Le pire dans tout ça, c’est qu’il y avait une autre femme en début de travail allongée sur l’autre table d’accouchement et directement témoin de la naissance d’un bébé mort-né, couvert de méconium.
Tessa a fait l’accouchement, en suivant les instructions de la sage-femme qui étaient assez différentes de ce qu’on fait en Ecosse, avec des méthodes absolument obsolètes et des idées complètement dépassées (ce qu’il y aurait eu en Europe il y a 20-30 ans). Quand le bébé est finalement arrivé, on l’a juste posé sur un drap en plastique par terre. Il semblait qu’il était mort depuis un moment déjà.
J’ai ensuite été en charge de suturer son périnée. Toute seule. Enfin, avec le soutien moral de Tessa et « l’aide » de la sage-femme. Le fil pour suturer était différent que celui qu’on utilise en Ecosse avec une aiguille beaucoup plus petite (chromic 2.0). J’ai du insister auprès des sages-femmes pour qu’elle me donne de la lidocaïne (anesthésiant), elle voulaient pas m’en donner car « la déchirure était très petite ». Oui, mais quand même, j’avais pas spécialement envie de piquer quelqu’un dans le périnée sans l’endormir auparavant ! 1) parce que ça doit faire super mal et 2) parce que si la femme n’est pas détendu et sursaute à chaque fois que je la touche, j’ai plus de chances de me piquer avec l’aiguille !
C’était vraiment pas facile à suturer avec du fil et une aiguille que je connaissais pas, sans champ stérile ( !) et avec juste une lampe torche que Tessa avait emprunté à l’équipe américaine des prolapsus vaginaux (j’expliquerai plus tard qui sont ces gens) et qu’elle me tenait en essayant de trembler au minimum.

On était assez tremblantes toutes les deux une fois que c’était enfin fini et on s’est précipitées j’ai Dr Jeremy, fraichement de retour de son voyage à Addis, pour un débriefing et un petit verre de vin bien agréable. Le 2 avril était un jour très difficile.

Travaux pratiques avec la classe de Becky

 Ce matin, on est allées aider Becky à son école de sage-femme à nouveau.
On est arrivées "en travail" et il fallait qu'ils fassent tout comme si on était des femmes en travail, nous poser les questions qu'il fallait, puis faire notre accouchement. Ils sont en première année, ils n'ont jamais été en stage pour le moment et n'ont donc jamais vu d'accouchement en vrai.

J'avais le groupe des garçons qui s'occuppait de moi...
Je m'appelais "Diamorphine", j'avais 42 ans et j'allais avoir mon sixième bébé. J'avais perdu beaucoup de sang avec mon troisième bébé, et mon quatrième bébé était né par le siège.

 Et Tessa avait les filles:
Tessa s'appelait "Hemorrhage", avait 50 ans, avait déjà des jumeaux (par césarienne) et un bébé de 4kg (très gros bébé par rapport à la moyenne éthiopienne). 

Ils nous ont fait la totale: de la tension et pouls à "l'examen vaginal". 

Après l'accouchement, j'ai fait un atelier "tension artérielle" avec les garçons parce qu'il m'avait trouvé une tension incroyablement haute pendant mon accouchement (que Becky a vérifié et était en fait normale). Pendant l'atelier, je pense qu'ils y sont tous arrivé plutôt pas mal.

dimanche 1 avril 2012

"Nos jumeaux"

On a assisté à l'accouchement par césarienne de deux beaux petits garçons! C'était la première fois que nous aidions vraiment à l'arrivée des bébés. C'était le sixième accouchement de la mère (quatre enfants en vie et un mort très jeune) et elle a appris qu'elle attendait des jumeaux environ une demi heure avant de les avoir! Il n'y a pas vraiment de suivi pendant la grossesse ici.
C'était aussi la première fois où il y avait une réelle émotion, à l'occidentale, dans la salle d'opération. Le papa (qui attendait dehors) avait les larmes aux yeux et la maman était pleine d'émotion aussi. C'est assez inhabituel ici, où la naissance d'un enfant n'a pas la même connotation que chez nous.
Voici nos jumeaux:
Derrière nous, c'est la salle d'accouchement, pour les accouchements normaux.
Et voilà toute la famille:



samedi 31 mars 2012

Jour de Shabbat


Samedi est le Shabbat adventiste : c’est l’équivalent d’un dimanche pour le reste des chrétiens, où ils vont à l’église, etc. Tessa et moi avons évité l’église pour cette fois-ci même si je pense qu’on ira au moins une fois pour voir de quoi il en retourne. On est donc restées à la maison et on a regardé un film en attendant que tout le monde revienne de l’église. C’était journée détente, pas de rendez-vous à l’hôpital et notre téléphone n’a pas sonné pour nous appeler à un accouchement (même si on a découvert le lendemain que des jumeaux étaient nés par le siège… loupé !). On est allées se promener vers les 4h dans les alentours de Gimbie (et je pense qu’on a enfin pris un peu de couleurs !). Gimbie est entourée de colline à la terre rouge qui deviennent vertes à la saison des pluies, quand le tef a été planté. Le tef est une céréale typiquement éthiopienne qui est la base de l’injera, une galette aérée un peu aigre à la base de quasiment tout les repas éthiopiens.
Sur le chemin du retour, des enfants ont couru à notre rencontre en criant le traditionnel « You, you , you ! Faranji, faranji ! » (Faranji veut dire « étranger » en Oromifa). L’un des enfants avait un oiseau mort attaché à une ficelle qu’il faisait tourner au plus grand bonheur de ses camarades.

Ils sont tellement contents quand ils voient notre appareil photo et insistent pour être pris en photo. Il faut dire qu’ils sont de très jolis modèles aussi.
Nous avons aussi rencontré un vieil homme qui avait l’air d’avoir vécu le Déluge qui avait un visage tellement… National Geographic !

Notre journée s’est terminée par une séance « cinéma » à la maison des garçons (Austin, Tyler et Alex), avec un projecteur et tout ! Quel luxe !!

vendredi 30 mars 2012

Dr Tadesse, l'hôpital public et un accouchement normal



Tous les jours, nous rencontrons des nouvelles personnes intéressantes qui nous invitent à travailler avec eux. Aujourd’hui, nous avons rencontré Dr Tadesse, l’obstéricien de l’hôpital public de Gimbie, financé par le gouvernement. C’est un jeune gars, environ du même âge que Dr Wasihun, il parle très bien anglais et on a eu une bonne conversation autour d’un verre avec les deux docteurs à propos des moyens (limités) dont ils disposent dans leurs hôpitaux respectifs. L’équipement de l’hôpital public est meilleur car l’hôpital est plus récent (deux ou trois ans). Dr Tadesse nous a emmenées visiter son hôpital, il est pas très loin du nôtre, mais le nôtre est sur la route principale de Gimbie (goudronnée). L’hôpital public est au bout d’une longue route en terre battue très très abimée, le transport en ambulance jusqu’à là-bas devrait suffire à achever la victime, non pas qu’il y ait vraiment des ambulances pour transporter les patients de toutes façons !
Dr Tadesse nous a fièrement montré son nouvel appareil à échographies, sa salle d’opération digne d’un hôpital européen (si ce n’est pour l’état alarmant des sols et de l’équipement couverts de crasse) et sa salle d’accouchement avec « la salle de réa » pour nouveau-né, avec une autoclave (une machine à stériliser les instruments) qui sert aussi de chauffage pour les jours où il fait froid… De manière générale, l’équipement a l’air plus récent qu’à notre hôpital mais la route pour y accéder a de quoi décourager n’importe quelle femme en travail, et le niveau des employés y est apparemment moins élevé. L’hôpital de choix à Gimbie reste l’hôpital adventiste.
Le pauvre jeune docteur vit avec les six autres docteurs dans des petits studios, style corons des années 50 dans le Nord, à coté de l’hôpital, coincés au bout de cette horrible route. Son rêve est de retourner à Addis, où il a fait ses études. Il a été nommé pour travailler dans cet hôpital pour un minimum de 2 ans. C’est impressionnant parce que malgré le manque d’équipement, leur connaissance de l’obstétrique à l’air aussi, sinon plus, à la page que les docteurs qu’on a à Edimbourg. Ils ont tout les deux beaucoup plus d’expérience de cas compliqués que nos docs ne verront probablement jamais dans leur carrière.

Nous avons aussi eu l’opportunité de voir notre premier accouchement normal en Ethiopie ! C’était assez similaire à ce qu’on peut voir en Ecosse : le processus est le même, Ethiopienne, Française ou Britannique, il faut pousser le bébé. Bien sûr la table d’accouchement s’apparentait plus à une table de torture et l'intimité est un concept inconnu avec les deux tables côte à côte dans la salle d’accouchement. Notre dame a eu de la chance : elle était seule en travail à ce moment là.
On l’avait rencontré le matin, à 3cm, ses contractions n’étaient alors ni fréquentes, ni régulières mais c’était son quatrième bébé donc tout pouvait arriver très vite. A 11h30, elle était à 5cm et les contractions avaient commencé à être plus rapprochées. Elle était alors encore dans la salle de travail. A 2h, elle a été examinée encore et le col était complètement dilaté donc elle a été transférée en salle d’accouchement. Sur ces entre-faits, nous sommes passées par là par hasard et sommes donc restées pour l’accouchement.

Les IncoPads ou le sopalin n’existent pas en Ethiopie, on utilise le papier qui entoure les gants stériles pour mettre sous le derrière de la patiente. On utilise rien de jetable à part les gants que la sage-femme met. Une fois le bébé né, il est posé sur le ventre de la mère le temps d’être séché puis on l’emmène pour être pesé, lui donner son injection de vitamine K et des gouttes antibiotiques dans les yeux. Pendant ce temps, la maman reçoit sa piqûre d’ocytocine (qu’elle le veuille ou non, on lui demande pas son avis), on attrape le placenta qu’on met dans un seau vert à coté de la table d’accouchement (il sera enterré plus tard). Et là ! Stupeur ! La femme se lève et sort de la salle d’accouchement et on la conduit dans son lit où elle restera probablement une nuit. Pas besoin de lui demander quoi que ce soit, elle est descendu de son plein gré !





Deux nouveaux américains sont arrivés aujourd’hui, ils travaillent ici depuis Août et Octobre il me semble et était à Addis jusqu’à présent pour régler des problèmes administratifs. Alex a 24 ans, Tyler, 21. Ils dépendent tout les deux de l’église adventiste qui dirige l’hôpital. A l’origine, Alex était venu pour tenter d’installer un projet pour amener de l’eau potable à l’hôpital mais les possibilités et les finances se sont avérées plus compliquées que prévues donc il travaille plus pour la gestion de l’hôpital, avec Tyler qui lui est responsable de la gestion des cliniques rurales dépendantes de l’hôpital adventiste. Des rôles assez impressionnants pour des si jeunes garçons.

jeudi 29 mars 2012

Tessa's message


Sorry that it has taken me so long to add a bit in English to this blog, Alice is a speedy typer and I’m battling against a French keyboard so forgive me! So all is good out here-we’re having a brilliant time. There is no shortage of things for us to do which is fantastic. We have spent most of our clinical time shadowing Dr Jeremy (a retired British obstetrician) and Dr Wasihun (an Ethiopian obstetrician) which has been great as there is no problem with communication, we can ask lots of questions and were getting the opportunity to be “hands on” (palpating, scanning etc.) in interesting cases that we have not seen in the UK.  We’re planning to go to the rural antenatal clinics when the opportunity arises, we’re involved in the clinics here and also helping at the college so we’ll be busy. We are yet to see a normal delivery but we have been with labourers, so obviously we are aiming for that too! The c- sections that we have seen are surprisingly like those at the RIE, with obvious exceptions (the NN ressussitaire for example is powered by a foot pump). Those looking after the women certainly care about them a great deal, consent is obtained and despite the lack of privacy (there are 2 rooms; one for delivery and the other for labourers which each have 2 beds right next to each other) women are given dignity and respect which is a relief for both of us. 

Dr Wasihun, l'oromifa et planning familial


Hier et aujourd’hui ont été plus calme que les deux premiers jours. On a suivi Dr Wasihun la plupart du temps, c’est le gynéco éthiopien (il me semble que je l’ai mentionné auparavant mais je crois pas que j’avais orthographié son nom correctement. On est toujours pas sûr de la prononciation…) Il a notre numéro de téléphone et si jamais quelque chose d’excitant arrive, il nous appelle.
Suivre Wasihun est très intéressant, c’est un jeune docteur très compétent, très efficace. Il arrive à faire le maximum possible avec le strict minimum. Il est conscient à quel point ses capacités sont limitées par le manque de moyen disponibles à Gimbie. Et, contrairement à Dr Jeremy, il a le grand avantage de parler la même langue que les patientes. Ce qui est un avantage pour lui devient un désavantage pour nous : avec Dr Jeremy, l’interprète nous permettait de comprendre l’échange, au moins au même degré que le docteur lui-même. Avec Dr Wasihun, on comprend rien du tout à l’échange et on doit attendre la fin pour qu’il nous donne les détails cliniques. En temps que sages-femmes, c’est probablement la barrière impénétrable due à la langue la plus dure à surmonter : la communication est tellement importante dans le métier.
On essaie tant bien que mal d’apprendre quelques rudiments de la langue mais c’est une grammaire totalement différente de toutes les langues gréco-latines ou anglo-saxonnes. Ca fait presque une semaine qu’on est arrivées et on a toujours pas compris comment dire « bonjour » correctement ! C’est un dialogue super élaboré qui se traduit tout simplement en anglais par « hi ».
La première personne commence en disant « Fayaara ! » et l’autre répond un truc du genre « Nagaara ! » puis c’est à l’autre de redire « Faya ! » et l’autre « Naga ! » et on serre la main, on se tape l’épaule, puis ça continue « Akam ! » et ça s’arrête jamais. Vous avez rien compris ? Nous non plus.
Au moins, l’oromifa s’écrit en lettre latine, contrairement à l’amharique qui à ces propres symboles. Enfin, notre connaissance de l’oromifa est très très limitée pour le moment et vu la complexité de la grammaire, je pense pas qu’elle s’améliore beaucoup en 4 semaines…

Pour le moment, on a pas encore vu d’accouchement normal. Rien qu’aujourd’hui, deux dames ont du avoir une césarienne. Toute les deux étaient soupçonnés d’être à prêt de 45 semaines de grossesse (pour info, une grossesse dure normalement 40 semaines et si le bébé n’est pas né à 42 semaines en Ecosse, on déclenche le travail. En France, je crois même pas qu’ils attendent si longtemps.) A 45 semaines de grossesse, le placenta est beaucoup moins efficace et amène moins d’oxygène et de nutriment au bébé, c’est pour cela qu’on déclenche.
Un des deux bébés avait l’air assez post-mature (il était gros, assez fripé), mais l’autre avait l’air bien petit pour 45 semaines, et couvert de vernix (le truc blanc qui recouvre les bébés qui naissent un peu avant l’heure). C’est l’Ethiopie ! Les femmes ont aucune idée de la date de leurs dernières règles, la plupart des gens ne savent même pas leur âge ! Alors si on doit se fier à elles pour savoir à quel moment les accoucher, c’est très difficile !
               
                Les éthiopiens sont petits en général, et très minces, voir maigres. Ils font donc de tout petits bébés : un bébé de 2kg500 est de taille normale et plus de 3kg500 considéré comme un gros bébé. Toutes les femmes allaitent, sans problème aucun. Le lait en poudre est tellement onéreux que la plupart ne pourrait pas se le payer. Même les femmes contaminées par le VIH sont conseillées d’allaiter leur enfant car le risque de transmission du virus est plus faible que le risque de mort à cause de malnutrition. Le taux de séroprévalence du VIH est plus bas que ce qu’on pensait au début : 4% « seulement ».

                La contraception commence à faire son chemin dans la mentalité des éthiopiens. Dr Wasihun nous a dit que les préservatifs étaient trop chers et très peu utilisés, mais la pilule ou les injections de progestérone deviennent de plus en plus communes. On a passé une heure cet après-midi avec l’infirmière du planning familial, qui s’occupe aussi de l’immunisation des enfants. Elle conseille les jeunes mères et s’occupe de poser des implants ou des stérilets en cuivre, de faire les piqûres de progestérone et elle distribue la pilule. Tous ces services sont gratuits. Pas les capotes...

mardi 27 mars 2012

Photos de la leçon de suture et premières échographies






Deuxième jour


Aujourd’hui, notre journée a commencé à peu près comme celle d’hier. On a mangé un super p’tit dèj avec les pancakes de Bigigdu et sa purée de mangue, banane et orange. Dé-li-cieux !
                Ensuite ward round avec Dr Washen, puis on est allé aidé Becky à enseigner comment réparer des déchirures et épisiotomies. L’ironie dans tout ça, c’est que on a appris nous même seulement il y a quelques semaines ! Vous verrez les photos, c’était très drôle !
                J’ai fait une démonstration ‘live’ sur une éponge. Puis on a distribué des éponges à tout le monde et on (Tessa, Becky et moi) s’est baladé dans la salle de classe pour les aider.
                La classe de Becky est très particulière : 22 étudiants, à peu près moitié hommes, moitié femmes, de tout les âges, de 19 à 40 ans. Ils ont un niveau scolaire assez limité (ils sont allés à l’école jusqu’à 16 ans) et certains d’entre eux savent probablement à peine lire et écrire. Il y en a deux ou trois qui paraissent vraiment bons et intéressés. D’autres qui essayent vraiment et font de leur mieux. Et d’autres qui donnent l’impression de rien piper du tout.

                L’aprèm, c’était consultations avec Dr Jeremy encore.

lundi 26 mars 2012

Premier jour à Gimbie


En attendant que quatre autres étudiants en médecine, britanniques, nous rejoignent dans notre maison, nous mangeons chez Austin, l’administrateur de l’hôpital.
Bigidu, notre « domestique », cuisine pour nous matin, midi et soir et on mange ce qu’elle nous prépare, même si on sait pas toujours ce que c’est exactement. Jusqu’à maintenant, c’était bon. Végétarien, toujours, parce que ici la viande est pas forcément réfrigérée (même probablement pas…), donc on évite.
Je pense donc que ça va être notre routine jusqu’à ce que les autres arrivent :
On monte chez Austin vers les 7h30-8h, on mange notre petit-dèj’ puis à 8h30, on monte à l’hôpital pour faire un tour des patients (« ward round ») avec le docteur (soit Washen, le gynéco éthiopien ou Jeremy, le gynéco anglais), voir ce qui c’est passé pendant la nuit, vérifier que tout va bien, etc…
Après le « ward round », on fait autre chose : on a pas accès aux salles d’accouchement le matin parce que les élèves-infirmiers sont sur place le matin.

Lundi matin, notre premier matin, Dr Jeremy nous a montré l’aile de l’hôpital réservée aux femmes. Tout les cas sont admis ici, la seule condition est d’être une femme : il y a donc des femmes qui viennent d’avoir leur bébé, des femmes qui ont des os cassés, des femmes qui vont accoucher, des femmes qui ont des infections pulmonaires comme une pneumonie par exemple… Il y a une salle d’accouchement avec deux tables d’accouchement. Les femmes restent en travail dans le couloir jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à accoucher. Elles sont alors transférées en salle d’accouchement, poussent et ressortent avec un bébé maximum une heure plus tard ! Pas d’analgésie, à la dure.
Lors de nos 5 premières minutes sur place, nous avons vu une césarienne, le cœur du bébé ralentissait dangereusement. La péridurale a été posée en 2 minutes, grand max, par un infirmier anesthésiste. En Ecosse, ils mettent minimum un quart d’heure, et c’est des docteurs qualifiés ! Nous étions donc impressionnées. La césarienne a suivi, sans encombre, 2 minutes plus tard le bébé était né ! Tu parles d’efficacité !!

Lundi après-midi, on a vu des patientes avec Dr Jeremy. Des femmes enceintes qui viennent pour savoir où elles en sont dans leur grossesse, la seule fois où elles verront quelqu’un… Mais aussi des femmes avec des problèmes gynéco. Par exemple, une femme de 22 ans qui avait le ventre gonflé : l’écho a montré qu’elle avait des ovaires poly cystiques qui produisaient beaucoup de fluide, probablement un cancer des ovaires à un stade très avancé. La question était ensuite de demander à son père s’il pouvait lui payer le traitement nécessaire pour lui rendre la vie plus confortable. La chimio est hors de question, on a pas l’équipement nécessaire. Tout ce qu’on peut faire, c’est drainer le fluide et lui rendre les quelques mois de vie qui lui reste moins douloureuse… C’est la très dure réalité de l’Afrique. Si son père ne peut pas payer le traitement, alors… elle mourra dans la douleur.

Sur une note plus joyeuse, Dr Jeremy nous a aussi appris à faire des échos ! On a appris à cherché le cœur du bébé, mesurer le diamètre de la tête… C’était super ! On n’aurait jamais fait ça en Ecosse !
Après la série de rendez-vous, on est sorties avec Dr Jeremy et sa femme Karen pour aller boire une bière à un des bars du coin, La bière éthiopienne, la St George, est vraiment super bonne !
En Ethiopie, pas grand-chose est organisé, par contre dans la rue principale de Gimbie, la seule rue goudronnée, les piétons doivent marcher d’un coté de la rue pour aller dans un sens et de l’autre pour aller dans l’autre ! Super organisé ! Par contre, tout le monde marche sur la route. Enfin, c’est pas comme si il y avait beaucoup de circulation sur la route ! Des chèvres, des vaches, des ânes, des chiens, oui. Des voitures, pas trop, non.

Puis, le soir, dîner chez Austin encore, avec Becky. Une bonne journée bien remplie, somme toute !

Arrivée à Gimbie

25/03/2012

On est donc arrivées vers cinq heures et demi à Gimbie, devant l'hôpital. On nous a emmenées jusqu'au bureau de l'administrateur, Austin, un américain qui travaille à l'hôpital depuis un moment.
Il nous a montré notre maison, une grande maison de plein pied avec quatre chambres qu'on va partager avec quatre autres étudiants en médecine qui arrivent à partir de la semaine prochaine. On a aussi une grande cuisine, des toilettes et une salle de bain avec de l'eau chaude et de la pression (grand luxe après l'hôtel d'Addis !).

Je pense qu'on a choisi la meilleure chambre, on a une étagère pour mettre nos habits, on a récupéré un miroir par trop cassé, deux petits lits avec une moustiquaire, une table de nuit et une chaise. La maison date des années 50 et est à peu près équipée comme ça aussi, surtout la cuisine. Enfin, vu qu'on a une cuisinière/laveuse de vêtement, on aura rien à faire dans la cuisine de toute façon.


Austin nous a ensuite présentées à Dr Jeremy et sa femme Karen, un gynéco anglais, fraichement retraité, qui était pas tout à fait prêt à prendre sa retraite et qui est venu ici pour un an. Sa femme est chercheuse, elle travaille sur le risque d'avoir un bébé à la maison ou à l'hôpital dans l'Ethiopie rurale. Ils sont bien sympathiques et nous ont pris sous leur aile dès notre arrivée. On va aller avec Karen dans les cliniques éloignées où elle essaye de dépister les femmes qui on besoin de venir à l'hôpital pour accoucher.

A sept heures et demi, on a mangé avec Austin et Becky, une autre américaine qui est responsable de l'école de sages-femmes locale. On lui a offert notre aide, et normalement, mercredi on va l'aider à enseigner comment réparer un périnée ! On l'a appris le mois dernier, donc la théorie est encore bien fraiche dans nos esprits.

dimanche 25 mars 2012

Le voyage en MagicoBus

25/03/2012
Décollage à 5h du mat', Girma est venu nous chercher à l'hôtel et nous a emmené à la gare routière, à àpeu près une demi-heure de route de l'hôtel. Alors qu'on s'éloignait du centre d'Addis, la route est devenue de plus en plus horrible, jusqu'à ce que ça devienne un chemin en terre battue avec des gros monticules de terre et de gravats un peu partout. Et on était encore dans la capitale !!

La gare routière était un folklore de gens, à 5h30, ici pour voyager vers les quatre coins du pays : il n'y a pas de gare ferroviaire à Addis. Girma avait déjà les tickets pour nous, il nous a emmené jusqu'au bon bus (et heureusement, parce que tout était écrit en amharique, absolument incompréhensible !) et on a payé un gars pour qu'il monte nos bagages sur le toit du bus. C'était un petit bus, avec une rangée de deux et une rangée de trois et une petite allée au milieu. Nous étions tout devant, sur un siège pour deux, large comme un siège et demi de bus, et encore ! Il faut vraiment pas être gros ! (Les Ethiopiens ne le sont pas)

Nous voilà donc, serrée comme des sardines, en route pour un long trajet de presque douze heures !!

Les trois premières heures étaient « normales », sur une bonne route goudronnée, sans trop de remous. Après Ambo, la situation s'est brutalement dégradée. La route goudronnée s'est juste arrêtée net et un chemin de terre poussiéreux à pris le relais. Là, ça a commencé à remuer sérieusement ! Ceux qui sont malades en voiture, s'abstenir !
Par moment, il y avait quelques mètres de bonne route, ça et là, 700 mètres au plus… Puis c'était à nouveau des chemins de terre pendant plusieurs kilomètres. Et ce jusqu'à Nekemte, où la bonne route à recommencé, pour la dernière heure de trajet.

Tout le long du chemin, nous avons eu droit à la musique locale qui s'apparente beaucoup à la musique arabe, très aigüe, beaucoup de trémolos dans la voix (des « virages », comme dirait Gad Elmaleh !). Heureusement, on avait nos iPods, parce que je vous dis pas le mal de tête !!

Au premier arrêt, on a pu acheter de l'eau, nous avions déjà un litre, ça en faisait deux. Et c'est avec ça qu'on a tenu pendant douze heures !! Au bout de cinq heures, l'eau était chaude, on aurait pu y faire infuser un sachet de thé… C'était atroce ! Vers les midi, tout le monde dans le bus a acheté de la canne à sucre à des gens dans la petite ville qu'on traversait. Le bus ne s'est pas arrêté, les gens couraient à coté du bus et jetaient des petits paquets de canne à sucre et les gens du bus tendaient de l'argent. Ils nous en ont offert, on a décidé d'en partager une, un petit tronçon d'une trentaine de centimètres et de quatre centimètres de diamètre. C'était super dur à croquer, une fois qu'on en avait déchiré un petit bout, il fallait sucer les filaments, puis tout le monde jetait les restes soit par terre, soit par la fenêtre. L'état du bus après ça… indescriptible !

On a fait rire tout le monde en essayant de manger notre petit bout de canne, on a abandonné au tiers du petit bout alors que tout le monde avait déjà fini leur bout en entier. C'était un petit moment de création de liens, on a bien rit.

On a aussi eu droit à du pain et un coca qu'on a partagé. Les gens étaient très sympa et intéressés par nous, curieux. La communication est cependant assez difficile car la plus part ne parlent pas anglais et ceux qui parlent, parlent pas super bien ! Enfin, c'est drôle, on fait des gestes, on se marre.

Donc, au terme d'un voyage digne de celui d'harry Potter dans le MagicoBus, nous sommes arrivées entières à Gimbie, où les gens du bus ont insisté pour nous déposer devant l'hôpital alors qu'on passait devant. Manque de bol, l'hôpital avait envoyé quelqu'un nous chercher à la gare routière ! On a donc posé un lapin à quelqu'un là-bas.

Les choses insolites que j'ai retenues du voyage :
·         Les chèvres, ânes, vaches qui errent sur la route, sans que ça semble poser problème. Le chauffeur actionne juste son clackson (qui est à mi-chemin entre celui du boulanger et un gloussement de dindon, il faut de l'imagination !) et espère que les animaux vont s'écarter. On a quand même tapé une chèvre, qui a pas eu l'air perturbé et s'est relevé et est repartie…
·         Beaucoup de gens, sur le bord de la route qui marchent, des enfants qui essaient de vendre des choses (je sais pas trop quoi…)
·         Une chèvre debout sur un camion bâché (en marche) !!
·         Des singes, ça et là.

samedi 24 mars 2012

Impressions d'Addis

Hier soir, on a mange notre premier repas ethiopien avec deux vrais ethiopiens. Deux gars qui travaillent dans un bureau, dans notre hotel.


Ils etaient sympa jusqu'a ce qu'on commence a parler immigration et qu'ils commencaient a suggerer des mariages blancs pour pouvoir aller en Europe... Euh... la on a commence a se sentir un peu mal! On leur a dit qu'on etait marie. :-/
Ce matin, ca a ete le parcours du combattant pour les eviter. Mais c'est une autre histoire...
Bref, apres la suggestion de mariage qui nous a mis bien mal a l'aise, on s'est echappee et on est rentre a l'hotel.

A l'hotel, l'eau, qui ne marchait pas le matin, marchait un peu le soir. Douche froide avec un filet d'eau froide, c'etait beau!
Apres tout ca on s'est installe dans le lit et on a regarde "Bridesmaids", un film bien americain qui nous a fait bien rire.

Ce matin, on s'est leve a 9h, le soleil etait deja bien haut et tapait deja severe! On use et abuse de creme solaire mais Tessa a quand meme reussi a se choper un coup de soleil dans le cou. Moi, touchons du bois, RAS pour le moment. Il fait chaud a Addis, mais il y a souvent une petite brise qui te fait oublier la chaleur ettouffante. Les UVs, par contre, sont bien presents et ca crame!!

Nos "amis" de veille nous ont retrouve au cafe ou on a pris notre petit dej, sur une jolie terrasse ombragee, nous qui avions si bien reussi a les eviter en sortant de l'hotel!! On a du dire qu'on avait rendez-vous avec Girma, le type qu'est venu nous chercher a l'aeroport... Enfin, la journee est pas finie et on espere qu'on va pas leur tomber dessus en rentrant a l'hotel!!

En fait, on a pas du tout passe la journee avec Girma. On est parti a l'aventure dans Addis, pris un taxi jusqu'a l'universite ou on est alle au musee ethnologique. Super interressant. Le campus universitaire etait super beau, tout vert.

Apres, on est parties a la recherche d'une cathedrale qu'on a jamais trouve... Apres un petit break Coca Cola dans un cafe, on a pris un taxi et on est alle visiter des eglises et mausolees. On a vu les tombes de deux empereur, trois imperatrices et une princesse! Si avec ca on est pas impressionées, je sais pas ce qui nous faut!
Ci-dessous, Tessa pose avec une tortue de 120 ans!

vendredi 23 mars 2012

Hamlin Fistula Hospital

Comme prevu, on est alle visiter l'hopital du docteur Hamlin, specialise dans la reparation de fistules obstetriques.
L'hotel nous a appele un taxi qui nous a gentiment amene a destination pour un prix ridiculement haut (prix special etranger), comme nous l'avons decouvert par la suite. Enfin, il faut relativiser, ca fait a peut pres 5 euros... c'est pas la mort. Le chauffeur etait tres gentil, sa femme etait enceinte de 9 mois donc on a pu discuter avec lui du suivi maternite des femmes ethiopiennes, du deroulement de la grossesse etc. A notre grande surprise, il sera present a la naissance de son enfant ("Bien sur! Je veux voir!" Il nous a dit). Nous qui pensions que c'etait une affaire de femmes! Ils payent pour le suivi medial et les echographies, il dit que ca lui a coute environ 150-200 birr par mois. Notre course en taxi a coute 120 birr, pour vous donner une idee.
Bref, il etait super excite et c'etait vraiment chouette d'avoir pu echanger sur  un sujet qui nous tient tant a coeur, Tessa et moi.

Arrivees a l'hopital, on nous a dirigees vers un bureau ou nous avons attendu qu'une guide vienne nous faire la visite.

L'hopital a ete fonde dans les annees 70 par le docteur Hamlin et son mari, deux obstetriciens australiens qui etait venu initialement former des sages-femmes et des medecins a la fin des annees 50. Ils ont decouvert la realite et l'horreur des fistules obstetriques et ils ont decide de faire quelque chose. Ils sont jamais repartis. Quand leur premier hopital a ferme avec l'arrivee du communisme, ils en ont fonde un autre, qui fonctionne toujours a ce jour et fait des merveilles pour les femmes souffrant de ce probleme.

L'hopital est situe dans un petit paradis sur Terre, tout vert, avec des fleurs et des arbres partout, il y fait bon vivre. Les femmes y restent generalement plusieurs mois et en plus de la reparation de la fistule, on leur propose des cours d'alphbetisation, de droit, etc... Afin qu'elles rentrent chez elles plus fortes.

Un groupe de suisses etait avec nous pour la visite, des jeunes en stage a l'hopital gouvernemental de Addis, sages-femmes et kines. Elles etaient la depuis quelques semaines deja et semblaient beaucoup plus a l'aise que nous avec la ville. Elles nous ont dit ou prendre un taxi et on a reussi a negocier un prix plus descent: 90 birr! C'est hyper satisfaisant! :)

Ce nouveau chauffeur de taxi nous a donc ramene a notre hotel et dans la voiture, on lui a demande comment faire pour obtenir une carte SIM ethiopienne, il nous amene dans une petite cahute sur le bord de la route qui en vendait. Il n'y a qu'un seul reseau, Ethiopia Mobile, et il faut une photocopie du passeport et deux photos d'identite pour en obtenir une, ils nous font aussi remplir un formulaire tres detaille avec nom, adresse et contact. On etait super surprise et impressionnee par cette organisation qui semblait si peu africaine. Par contre, j'avais qu'une seule photo d'identite, pas d'adresse ethiopienne et pas de contact. Du coup, ils m'ont fait paye 10 birr de plus, ont accepte mon adresse ecossaise et le nom de Tessa comme "contact". Voila l'organisation!!!

PS: Desolee pour les accents.

Notre voyage et arrivee a Addis

22/03/12
Ce fut un long voyage mais nous sommes arrivees sans encombre avec une petite heure de retard a Addis. L'avion a fait une pause a Beyrouth ou la moitie des passagers sont descendus, nous etions une trentaine a aller jusqu'a Addis, et les deux seules Europennes, a en juger par la couleur des gens.http://www.blogger.com/blogger.g?blogID=6739129997675475557#editor/target=post;postID=2447430788231979393

A notre arrivee a l'aeroport, bien sur, personne n'etait la pour nous acceuillir! Ca nous aurait etonnees!

Panique a bord (surtout de mon cote, Tessa est restee tres calme), on a parlemente pendant une heure avec un type qui voulait a tout prix nous envoyer dans son hotel a min $80 la nuit par personne!! Bref, on etait pretes a passer la nuit a l'aeroport avant de contacter l'administration a Gimbie le lendemain.

Quand soudain un vieux monsieur grisonnant s'approche: c'est Girma! Notre contact!! Youpi, on est sauvees!

Il pensait qu'on avait deja reserve un hotel et qu'il avait juste a nous y conduire, PERDU! On en avait pas, bien sur!! On lui dit le genre de prix qu'on veut payer et il nous amene dans une petite pension ou on a prix une chambre avec deux lits et les toilettes dans le couloir.
Je peux vous dire que j'en menais pas large, heureusement que Tessa etait la et que elle s'attendait un peu a tout ca, connaissant un peu l'Afrique!

23/03/2012
Ce matin, tout va mieux. Il fait beau (il fait jour aussi, ce qui tout de suite rend les choses bien plus chouettes!), on a bu notre premier cafe ethiopien et je pense que malgre la creme solaire, je suis en train de me choper mon premier coup de soleil ethiopien, le soleil etant autrement plus aggressif (et present) qu'en Ecosse!

Ici, l'heure est dite differement. Il est a present 5h30, autrement dit, ca fait 5h30 que le soleil s'est leve! Logique non? En language europeen, il est donc 11h30! A 18h, le soleil se couche, il est donc 12h, et a 19h, il est 1h... de nuit! Vous me suivez?

Au programme aujourd'hui: visite de l'hopital specialise dans les fistules obstetriques (Hamilin Fistula Foundation Hospital).


PS: Comme vous pouvez le constater, il n'y a pas d'accents sur le clavier ethiopien. Usez de votre imagination!

samedi 21 janvier 2012

Les vaccins

    Pour partir en Ethiopie, il faut bien sûr passer par l'incontournable multitude de vaccins recommandés par l'institut Pasteur:
    • Fièvre Jaune: Vaccination recommandée en raison du risque encouru mais généralement non recommandée (OMS 2011), sauf séjour prolongé, forte exposition aux moustiques, impossibilité d' éviter les piqûres de moustiques pour les voyageurs dans les provinces d'Afar et de Somali. Je compte pas aller ni dans la province de l'Afar, ni celle de Somali, mais je reste là-bas cinq semaines en tout quand même, donc j'y couperais pas...
    • Hépatite A: vaccination recommandée À faire.
    • Hépatite B: vaccination recommandée Celui-là, il est déjà fait!
    • Méningites A et C: vaccination recommandée de Décembre à Juillet À faire aussi.
    • Rage: vaccination éventuellement justifiée pour les séjours de longue durée ou les voyages aventureux À faire.
    • D-T-Polio: vaccination recommandée J'ai vérifié, je suis à jour!
    • Typhoïde: vaccination recommandée Encore un à faire!
    Voilà! Ça en fait cinq... En même temps, je serai bien contente de ne pas choper le typhus!