Hier et aujourd’hui ont été plus
calme que les deux premiers jours. On a suivi Dr Wasihun la plupart du temps, c’est
le gynéco éthiopien (il me semble que je l’ai mentionné auparavant mais je
crois pas que j’avais orthographié son nom correctement. On est toujours pas
sûr de la prononciation…) Il a notre numéro de téléphone et si jamais quelque
chose d’excitant arrive, il nous appelle.
Suivre Wasihun est très
intéressant, c’est un jeune docteur très compétent, très efficace. Il arrive à
faire le maximum possible avec le strict minimum. Il est conscient à quel point
ses capacités sont limitées par le manque de moyen disponibles à Gimbie. Et,
contrairement à Dr Jeremy, il a le grand avantage de parler la même langue que
les patientes. Ce qui est un avantage pour lui devient un désavantage pour nous :
avec Dr Jeremy, l’interprète nous permettait de comprendre l’échange, au moins
au même degré que le docteur lui-même. Avec Dr Wasihun, on comprend rien du
tout à l’échange et on doit attendre la fin pour qu’il nous donne les détails
cliniques. En temps que sages-femmes, c’est probablement la barrière
impénétrable due à la langue la plus dure à surmonter : la communication
est tellement importante dans le métier.
On essaie tant bien que mal d’apprendre
quelques rudiments de la langue mais c’est une grammaire totalement différente
de toutes les langues gréco-latines ou anglo-saxonnes. Ca fait presque une
semaine qu’on est arrivées et on a toujours pas compris comment dire « bonjour »
correctement ! C’est un dialogue super élaboré qui se traduit tout
simplement en anglais par « hi ».
La première personne commence en
disant « Fayaara ! » et l’autre répond un truc du genre « Nagaara ! »
puis c’est à l’autre de redire « Faya ! » et l’autre « Naga ! »
et on serre la main, on se tape l’épaule, puis ça continue « Akam ! »
et ça s’arrête jamais. Vous avez rien compris ? Nous non plus.
Au moins, l’oromifa s’écrit en
lettre latine, contrairement à l’amharique qui à ces propres symboles. Enfin,
notre connaissance de l’oromifa est très très limitée pour le moment et vu la
complexité de la grammaire, je pense pas qu’elle s’améliore beaucoup en 4
semaines…
Pour le moment, on a pas encore
vu d’accouchement normal. Rien qu’aujourd’hui, deux dames ont du avoir une
césarienne. Toute les deux étaient soupçonnés d’être à prêt de 45 semaines de
grossesse (pour info, une grossesse dure normalement 40 semaines et si le bébé
n’est pas né à 42 semaines en Ecosse, on déclenche le travail. En France, je
crois même pas qu’ils attendent si longtemps.) A 45 semaines de grossesse, le placenta
est beaucoup moins efficace et amène moins d’oxygène et de nutriment au bébé, c’est
pour cela qu’on déclenche.
Un des deux bébés avait l’air
assez post-mature (il était gros, assez fripé), mais l’autre avait l’air bien
petit pour 45 semaines, et couvert de vernix (le truc blanc qui recouvre les
bébés qui naissent un peu avant l’heure). C’est l’Ethiopie ! Les femmes
ont aucune idée de la date de leurs dernières règles, la plupart des gens ne savent
même pas leur âge ! Alors si on doit se fier à elles pour savoir à quel
moment les accoucher, c’est très difficile !
Les
éthiopiens sont petits en général, et très minces, voir maigres. Ils font donc
de tout petits bébés : un bébé de 2kg500 est de taille normale et plus de
3kg500 considéré comme un gros bébé. Toutes les femmes allaitent, sans problème
aucun. Le lait en poudre est tellement onéreux que la plupart ne pourrait pas
se le payer. Même les femmes contaminées par le VIH sont conseillées d’allaiter
leur enfant car le risque de transmission du virus est plus faible que le
risque de mort à cause de malnutrition. Le taux de séroprévalence du VIH est
plus bas que ce qu’on pensait au début : 4% « seulement ».
La
contraception commence à faire son chemin dans la mentalité des éthiopiens. Dr
Wasihun nous a dit que les préservatifs étaient trop chers et très peu
utilisés, mais la pilule ou les injections de progestérone deviennent de plus
en plus communes. On a passé une heure cet après-midi avec l’infirmière du
planning familial, qui s’occupe aussi de l’immunisation des enfants. Elle
conseille les jeunes mères et s’occupe de poser des implants ou des stérilets
en cuivre, de faire les piqûres de progestérone et elle distribue la pilule.
Tous ces services sont gratuits. Pas les capotes...
1 commentaire:
Hello Alice and Tessa, I'm really enjoying the blog- with extensive help from google translate- I get the gist! I wish my school girl french were better- but I tried and failed! It sounds fascinating there, is there any sort of community care or do the women just self refer to the hospital? Enjoy yourselves x
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